Première occupation du « site » d’Étiolles, c’est au paléolithique, 13000 ans, avant le présent, que des Magdaléniens, descendants directs de l’homme de Cro-Magnon, installèrent leurs campements dans la plaine humide qui flanque la Seine et où le climat était plus doux que sur l’escarpement de la Forêt de Sénart, site actuel du village.
Cette plaine est située au confluent d’un Ru, l’Hauldres, et d’un fleuve, la Seine, 6 à 7 fois plus large qu’aujourd’hui et coupée de nombreux bras dont l’île aux Paveurs est le dernier vestige.
Leurs crues, de 5 à 6 fois par an, découvraient d’abondants gisements de silex d’une qualité et d’une taille exceptionnelles. Certains blocs pesaient jusqu’à quinze kilos. Ce site était providentiel pour les prestigieux tailleurs de pierre qu’étaient nos magdaléniens. Chasseurs-cueilleurs, un gué proche du pont actuel, facilitait le passage des hommes, des hordes de rennes, de chevaux, aurochs, mammouths et assurait leur communication et leur fournissait un gibier abondant.
Par contre, sur les plateaux de Sénart et de Corbeil régnaient alors les conditions climatiques rigoureuses de la troisième phase de la période glaciaire de Würms : paysage de steppes coupé d’îlots, chichement boisés de pins et de bouleaux, comparable à celui de la Sibérie aujourd’hui.
(Texte de Pierre Postel)
Étiolles et le Magdalénien remontent à la fin du Paléolithique récent, une subdivision tardive de la préhistoire humaine commencée il y a plus de 2 millions d’années en Afrique. Cette subdivision agrège les trajectoires historiques très diverses des chasseurs-cueilleurs entre 40 000 et 10 000 ans avant notre ère en de nombreuses régions du globe, toutes dorénavant peuplées par notre espèce humaine, Homo sapiens.
Des innovations marquantes
Notre espèce s’installe en Europe vers 40 000 avant notre ère tandis que disparaissent les Néandertaliens, et cette implantation s’accompagne d’innovations marquantes : renouvellement et perfectionnement des armes, fabrication de lames en silex adaptées à la confection minutieuse de nombreux instruments en matière osseuse et de parures sans antécédents en Europe. Les coquillages de ces parures se retrouvent parfois à des centaines de kilomètres de leur lieu de collecte et circulent alors par des réseaux d’échange. Ceux-ci véhiculent aussi de tout nouveaux symboles reproduits somptueusement sur des objets ornés ou bien sur des parois de grottes.
Des traditions variées
Ces quelques traits structurants du Paléolithique récent européen se déclinent en traditions techniques et artistiques assez variées selon les époques et les régions. Du coup, les préhistoriens ont identifié plusieurs grands ensembles culturels successifs ou co-existants et les ont nommés en référence aux sites archéologiques où ils furent reconnus dès les années 1860 : c’est le cas du Magdalénien d’abord identifié à La Madeleine en Dordogne.
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